samedi, juillet 17, 2004

Pourquoi le messsage précédent est intitulé "Un grand pas"...

Ecrire, tout simplement, sur tout ce qui me passe par la tête, constitue pour moi, un grand pas. Depuis environ dix ans, je me dis que je devrais écrire, que j'aimerais écrire, des histoires courtes ou longues, des poèmes, des articles... Je ne me suis jamais vraiment jetée à l'eau. J'ai toujours noté des idées, des phrases, des mots. Essayé de mettre en forme des poèmes. J'en ai même envoyé à Libération, il y a deux ans, le journal organisait une sorte de concours de Haiku. Comme la structure me plaisait mais qu'elle me semblait trop contraignante, j'ai arrangé à ma sauce un poème façon haiku, avec des vers de dix-sept pieds chacun. Je leur en ai envoyé cinq je crois et le journal en a publié un. J'étais très contente. Très très. Ce n'était pas grand chose, un tout petit espace dans une grande page, occupé par des mots que j'avais agencés, domptés. Et une toute petite photo de moi en noir et blanc, récupérée à partir d'une impression papier, car je n'avais pas de photo d'identité à leur transmettre comme c'était stipulé dans l'encart qui annonçait le concours. Le photograveur s'en était plutôt bien tiré. Une personne du journal m'a appelé pour me dire qu'un de mes poèmes allait être publié dans la semaine. Il va sans dire que cette semaine-là, c'était à la mi-juillet 2002, j'ai acheté le journal tous les jours, et à chaque fois je le feuilletais frénétiquement. J'ai fini par découvrir le 18 juillet, ce que je connaissais déjà, ma bobine et mon petit poème. C'était un intense moment de joie, doublé d'une grosse montée d'adrénaline. Depuis j'ai écrit d'autres textes mais toujours avec l'angoissante peur de la page blanche. C'est pourquoi j'en suis restée à la poèsie, qui chez moi est toujours synonyme de textes très courts, presque fuyants. Fuite en avant. Toujours repoussés à quand j'aurais de l'expérience, les mots préféraient rester cachés, terrés au fond de moi. Ou bien ce moi n'existait pas. En tout cas pas assez pour pouvoir en tirer matière à écrire une histoire. Et aujourd'hui, et seulement aujourd'hui, je me dis mais si, vas-y. Ce n'est pas l'expérience des événements ou du vécu qu'il te manquait, c'était toi-même, une façon particulière de voir le monde, d'envisager le temps, l'altérité. C'est pourquoi j'ai l'impression de passer un cap, d'avoir enfin le déclic. Je ne cherche plus le sens de ma vie. J'essaie de lui en donner. Sur ce je m'en vais rejoindre mon amoureux dans les bras de Morphée.